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Le portrait de Youssri

Youssri Mejdoubi a presque 32 ans et est complètement aveugle depuis 2016. Il aime beaucoup la musique et travaille au KMSKA à Anvers. Récemment, il a prêté sa voix à des publicités pour des entreprises plus ou moins grande. Nous nous rencontrons un jour avant la dernière représentation de son groupe Koda. Lisez ou écoutez son histoire ci-dessous.

Youssri est né avec la maladie de Leber. Pendant longtemps, il pouvait encore voir la lumière, mais depuis 2016, même cette faible acuité a disparu. Outre de nombreuses conséquences pratiques, Youssri regrette surtout de ne plus voir le soleil. Entre-temps, il a accepté la situation et est redevenu le Youssri vif et joyeux d’avant.

Une scolarité heureuse

Youssri a suivi des cours dans l’enseignement professionnel spécialisé. Pour lui, c’était l’éducation idéale. Il a vraiment apprécié le fait de vivre avec ses pairs et a appris tout ce dont il avait besoin pour fonctionner de manière autonome en tant que personne aveugle. Et surtout, il s’est beaucoup amusé à l’école.

Il y a également appris le braille. Souffrant de dyslexie légère, l’apprentissage d’une langue écrite n’est pas facile, c’est pourquoi il doit constamment entretenir ses connaissances en braille. Chaque jour, il essaie de consacrer une demi-heure à la lecture d’articles d’actualité ou de textes courts en braille à l’aide de sa barrette braille connectée à l’ordinateur. Il utilise le braille principalement comme un soutien et considère qu’il est essentiel d’avoir une bonne image des mots. “La vocalisation du texte est plus rapide, mais grâce au braille, vous n’êtes pas analphabète et votre vocabulaire s’enrichit”, selon Youssri, “surtout pour ceux qui n’ont jamais pu voir auparavant”.

Passionné de musique

La musique joue un rôle très important dans la vie de Youssri. Depuis 2006, il joue dans le groupe “Koda” avec son camarade de classe Jonach. Ils sont même arrivés en 3e place du concours Belgium Gots Talent. Suite à cela, ils ont fait de nombreux concerts. Depuis la Covid, le projet s’est un peu essoufflé et ils ont clôturer par une dernière représentation devant 1 000 personnes. Mais Youssri ne reste pas inactif pour autant. Avec un autre musicien, il prend de nouvelles initiatives. Il aime particulièrement chanter, mais il est aussi de plus en plus à l’aise au piano. La musique est donc souvent le moyen pour lui de briser la glace lorsque qu’il rencontre de nouvelles personnes.

Un animal social

Avec son approche joyeuse, Youssri est quelqu’un qui crée rapidement des liens. Son groupe d’amis est composé aussi bien de voyants que de non-voyants. Pour lui, ce qui est important c’est qu’il y ait un déclic avec la personne. Célibataire heureux, Youssri vit sa vie spontanément. Il aime voyager et jouit d’une grande liberté. Il voit ce qui se présente à lui. Il dit à ce sujet : “Le bonheur, on le crée soi-même”.

En tant que guide au KMSKA d’Anvers, Youssri participe au projet “Regarder autrement et voir davantage” de Bart van Peer, dans le cadre duquel les visiteurs du musée engagent une conversation avec le personnel aveugle au sujet d’une œuvre d’art particulière. De cette manière, il a déjà rencontré de nombreuses personnes venant du monde entier et qui ont des histoires extraordinaires. Ce projet a également considérablement modifié sa vision de l’art et de la visite d’un musée. Il a appris à ressentir l’art même avec une déficience visuelle et peut désormais prendre plaisir à parler d’une œuvre. Une visite au Rijksmuseum d’Amsterdam avec un accompagnateur le rendrait très heureux !

Youssri est très ouvert et accessible. Vous pouvez toujours lui poser des questions. Il aime beaucoup les discussions spontanées et apprécie que quelqu’un fasse quelque chose d’amusant. Il est aussi toujours le plus joyeux du groupe. Il aime s’amuser et ne se préoccupe pas trop de ce que pensent les autres.

Aller n’importe où en toute indépendance

Pour se déplacer, Youssri utilise principalement les transports en commun. Lorsque ce n’est pas possible, il prend un taxi. Il n’a pas de chien guide. Cela implique beaucoup de responsabilités et il a l’impression d’avoir une vie trop mouvementée et spontanée pour pouvoir les combiner. Peut-être à l’avenir.

Lorsqu’il se promène seul dans la rue avec sa canne blanche, il remarque très souvent des personnes qui veulent l’aider. C’est très bien, mais les gens ne devraient pas l’attraper par le bras sans avertissement pour traverser la rue, par exemple. C’est très distrayant et cela peut même être dangereux. Il conseille donc à chacun de s’adresser d’abord à lui pour lui demander s’il veut de l’aide. Il faut ensuite respecter le refus éventuel de la personne.

En ce qui concerne l’accessibilité des espaces publics, Youssri estime qu’il y a beaucoup de choses à améliorer. Ce qui l’agace le plus, ce sont les trottinettes électriques qui traînent au milieu de la chaussée. Elles font vraiment mal quand on les heurte. L’aménagement de l’espace public n’est pas non plus accessible. On pourrait s’attendre à ce que ce soit déjà le cas, mais l’appel à l’attention sur l’accessibilité doit être répété en permanence. Par exemple, il s’est heurté une fois à un panneau de signalisation bas.

Plus de liberté grâce aux aides visuelles

Youssri vit de manière autonome à Lier depuis l’âge de 18 ans. Au début, il vivait avec un ami également aveugle. Cela leur a permis à tous les deux de s’habituer à cette nouvelle vie tout en étant capables de tout faire eux-mêmes. Aucune personne voyante n’était là pour leur prendre quoi que ce soit. Il trouve que Lier est une ville très agréable, avec à la fois des endroits calmes et une vie nocturne agréable.

Youssri est très autonome et s’appuie sur quelques aides. La canne blanche est très importante pour l’aider à se déplacer, mais diverses applications l’aident également tout au long de la journée. Pour lire, Youssri utilise une barrette braille. À la maison, il dispose également de quelques aides utiles, comme une balance parlante pour la cuisson. Youssri est client Sensotec depuis 2006. Il est toujours satisfait de la qualité du personnel et du service clientèle.

Si nous lui demandons à quoi il se heurte dans la société, c’est que tout est devenu très visuel. Tout va également de plus en plus vite. Il y a beaucoup d’applications pour aider, mais le contact humain diminue. Surtout avec l’utilisation des réseaux sociaux. Nous vivons de plus en plus côte à côte et nous avons moins de temps pour la spontanéité. Il a donc besoin d’aide, surtout lorsque quelque chose doit aller vite. S’il passe une mauvaise journée, il serait utile que les voyants lui donnent un coup de main pour l’aider.

Un mot pour clôturer

Aux personnes qui se trouvent dans sa situation, il aimerait ajouter :

Si les choses ne vont pas bien, laissez-les se dérouler pendant un certain temps, puis faites quelque chose pour y remédier. Tirez-en des leçons. Posez-vous la question suivante : comment puis-je gérer cette situation à l’avenir ? Dois-je demander de l’aide ? Les gens ressentent souvent le besoin de paraître très indépendants, mais il est également normal d’admettre que quelque chose ne fonctionne pas. Les autres doivent accepter que chacun a ses propres limites et capacités. Ne critiquez pas, mais aidez si nécessaire

Nous tenons à remercier chaleureusement Youssri pour cet excellent exposé et lui souhaitons beaucoup de succès pour l’avenir.

 

Comme Youssri, vous voulez utiliser les bons outils pour être indépendant dans la vie ? Contactez nos consultants basse vision pour obtenir les meilleurs conseils : sales@sensotec.be ou 081 71 34 60.

Avez-vous aussi une histoire spéciale dont vous voulez parler ? Dans ce cas, vous pouvez toujours nous contacter à l’adresse vision@sensotec.be et, qui sait, vous figurerez peut-être dans cette rubrique.

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