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Quelle est la dyslexie?

Définitions de la dyslexie:

Dictionnaire de logopédie (C. Campolini, p 80)

« Trouble spécifique de la lecture se manifestant par une difficulté importante et persistante dans l’apprentissage de la lecture en dépit d’un enseignement classique, d’une intelligence suffisante, et de facilités socioculturelles, trouble qui relève d’inaptitudes cognitives fondamentales ayant fréquemment une origine constitutionnelle. »

Dictionnaire d’orthophonie (F. Brin, op.cit. p 80)

« (…) troubles spécifiques persistants de l’apprentissage de la lecture se manifestant chez des enfants de niveau d’efficience intellectuelle normal, sans problèmes sensoriels primaires, visuels ou auditifs (DSM-IV), sans troubles psychiatriques graves ayant toujours été normalement scolarisés, et issus de milieux socioculturels normalement stimulants ».

Fédération Mondiale de Neurologie (M. Bonnelle, La dyslexie en médecine de l’enfant, p 14)

« Trouble qui se manifeste par une difficulté durable dans l’apprentissage de la lecture en dépit d’un enseignement normal, d’une intelligence adéquate, de conditions socioculturelles satisfaisantes ».

Observatoire National de la Lecture

Est considéré comme dyslexique tout enfant « chez qui le déficit résulte, en partie, en tout cas, d’une anomalie de la capacité d’identification des mots écrits ».

Nomenclature Française des Déficiences, Incapacités et Handicaps

« Déficit durable et significatif du langage écrit qui ne peut s’expliquer par une cause évidence*. »

La notion de « durabilité » implique qu’on ne peut pas diagnostiquer une dyslexie chez un enfant qui éprouverait des difficultés à entrer dans l’apprentissage du langage écrit. On peut toutefois soupçonner l’existence de ce trouble et orienter vers un spécialiste, dès la maternelle. En règle générale, un retard de 18 à 24 mois dans les capacités de lecture sera retenu comme critère de persistance des troubles.

De même, l’aspect « significatif » du déficit renvoie, non pas à un degré d’atteinte, mais plutôt à l’aspect spécifique des troubles compte tenu des potentialités de l’enfant dans d’autres domaines.

Autrement dit

La dyslexie est un trouble cognitif spécifique du langage écrit. Ce trouble serait dû à un défaut de maturation d’une partie de la zone du cerveau dédiée au langage. On parle de dyslexie lorsque l’élève présente un retard de 18 mois par rapport à son âge scolaire.

Il faut également souligner qu’il existe plusieurs types de dyslexie :

Deux adultes à l’ordinateur, avec casque d’écouteLa dyslexie « phonologique » :

l’enfant éprouve des difficultés à associer une graphie à un son. Il lit de façon globale, car il est capable de mémoriser de nombreux mots (il pourra lire « oignon » s’il l’a déjà rencontré et mémorisé, mais lira difficilement des mots composés de syllabes simples, mais peu fréquents dans la langue). La lecture de mots nouveaux est source d’erreurs, le déchiffrage est lent. L’apprentissage d’une langue étrangère apparaît difficile lorsque celle-ci est « opaque » (comme l’anglais, plus particulièrement), car il est nécessaire de bien percevoir et mémoriser les nouvelles sonorités pour les écrire et les lire.

La dyslexie « de surface » :

l’enfant déchiffre bien les mots, dans la mesure où ils sont composés de syllabes régulières (m et a = ma). Il n’a pas de difficulté pour associer une graphie à un son. En revanche il ne mémorise pas ou peu l’orthographe des mots entiers (phare, chorale, maintien par exemple). Sa lecture est lente, car il procède toujours en décomposant les mots par segments. L’accès au sens est perturbé, car l’enfant ne saisit pas les nuances induites par l’orthographe. Ce type de dyslexie est très rarement observé pur.

Les dyslexies « mixtes » :

les deux types de dyslexie sont combinés. Il existe des difficultés de traitement des sons et un trouble de la mémorisation des mots entiers.

La dyslexie « visuo-attentionnelle » :

l’enfant possède une bonne mémoire de l’orthographe des mots et est capable de transcrire les sons en lettres. Le type d’erreurs rencontrées dans ce trouble dyslexique correspond à des inversions dans les groupes de lettres, des omissions, des ajouts, des reformulations approximatives, des sauts de lignes. Il peut confondre des lettres et des mots avec d’autres leur ressemblant étroitement. Il s’agit d’un trouble affectant l’attention nécessaire à l’activité de lecture.

Chacun de ces types de dyslexie peut être plus ou moins sévère.

Dépistage – Diagnostic – Remédiation

Il est indispensable que le dépistage soit aussi précoce que possible. Dès la maternelle, il est possible de recenser les signes prédictifs de risques de difficultés à survenir au moment du « contact » réel avec les apprentissages du langage écrit (1e et 2e primaires). Les années suivantes sont également à surveiller de près pour éviter l’installation dans l’échec. Il est important que ce dépistage ne soit pas uniquement du ressort de l’école. Plusieurs vigilances doivent être associées : vigilances des parents, de l’entourage, du médecin de famille souvent consulté, et des enseignants. À ce titre, le développement d’une information de base est essentiel.

La dyslexie/dysorthographie est une des principales causes d’échec scolaire, puis professionnel, voire social. Tant qu’elle n’est pas reconnue, comprise et rééduquée, l’enfant ou l’adulte est en souffrance, et les attitudes de l’environnement familial, scolaire, ou professionnel souvent inadaptées par ignorance. Chez l’enfant se développe alors le dégoût de l’écriture, et le désinvestissement progressif des matières demande un effort de lecture. Le langage restera pauvre, le travail sera lent, on observera une fatigue et une difficulté à transcrire le contenu de la pensée, et à intégrer le discours des autres. À long terme pour la vie adulte, la dyslexie/dysorthographie incorrectement prise en charge est reconnue comme un lourd facteur d’inadaptation socioprofessionnelle.

institutrice avec deux enfants à l’ordinateurUn diagnostic différentiel précis est indispensable, pour que les réponses thérapeutiques soient bien appropriées (sous peine d’absence de résultats). Il faut rappeler que les types, intensités, et d’autant plus complets et pluridisciplinaires que les troubles sont complexes et sévères.

En effet, pour les troubles graves, les examens doivent être à champ large et cumuler les domaines médical, psychologique (potentiel intellectuel et état/dysfonctionnement psychologique), logopédique, psychomoteur (temporalité, spatialité, corporéité), neuropsychologique (état et articulation des fonctions cognitives essentielles au langage), scolaire (niveau des acquisitions et des difficultés, fonctionnement cognitif, comportement, etc.), ainsi qu’une évaluation des contextes (familiaux, affectifs, sociaux).

Différentes prises en charge rééducatives devront être entreprises. Elles seront d’ordre langagier et neurocognitif pour le versant intrinsèquement langagier, et d’ordre psychologique ou psychothérapique si nécessaire en fonction des dégâts constatés sur la personnalité et la motivation. Leur nature, leur pluridisciplinarité, et leur fréquence dépendront l) aussi de la nature et de l’intensité du trouble. Les intervenants sont les mêmes que ceux cités au paragraphe précédent, la logopédie étant pratiquement toujours impliquée lorsqu’il s’agit bien de troubles spécifiques du langage.

Parallèlement, une adaptation pédagogique devra être aménagée en classe, pour ajuster les exigences aux progressions scolaires possibles en lien avec les rééducations et conserver absolument des espaces scolaires de valorisation. Dans les formes sévères, une scolarisation temporairement spécialisée peut être bienvenue, si de telles structures existent, pour favoriser largement l’intensité des rééducations et l’harmonisation entre contraintes scolaires, rééducatives, et psychologiques.

Également, il est très utile d’accompagner le jeune ou l’adulte dans son projet personnel de combattre ses troubles, par un soutien concret (il aura plus d’efforts à investi qu’un autre) ainsi que par une communication et coordination réelle entre médecin, rééducateurs, parents et école. Il faut absolument s’unir pour soutenir le combat contre les problèmes de langage écrit, qui sont toujours complexes…

Pronostic

personnes de différentes ages à l’ordinateur
L’évolution des troubles du langage écrit va dépendre de plusieurs facteurs, qui peuvent varier suivant les enfants concernés en rapport avec :

  • Le type de dyslexie / dysorthographie : certains sont plus ou moins faciles à traiter
  • L’intensité des troubles : les troubles sévères sont évidemment plus résistants aux rééducations
  • La précocité du dépistage
  • L’existence, la régularité, et l’intensité des rééducations (souvent pluridisciplinaires dans les cas sévères), qui peuvent durer plusieurs années
  • Les soutiens rencontrés venant alimenter la motivation, la réparation des vécus d’échec, la réhabilitation de l’écrit et de l’école vécue très souvent jusque-là comme lieu de sanction de l’infériorité
  • La vigilance, la coopération et la coordination entre famille, école et rééducateurs

Dans de bonnes conditions de traitement, d’environnement et de soutien, les troubles dyslexiques et dysorthographiques se réduisent, souvent très nettement, mais ne « disparaissent » vraiment complètement que s’ils étaient d’intensité légère. Les cas moyens et sévères vont souvent gagner des performances bien améliorées et moins handicapantes autorisant le plus souvent études et formations, mais ils laisseront souvent une faiblesse par rapport à l’écrit.

C’est pourquoi l’éducation des enfants dyslexiques / dysorthographiques doit particulièrement comporter une éducation à l’effort personnel – ils en auront à faire toute leur vie –(éducation à ne pas affecter uniquement à l’école ou aux rééducateurs, mais qui relève fortement aussi des parents !).

Enfin, les tolérances et adaptations possibles à travers les structures scolaires ou professionnelles de notre société seront autant de chances d’intégration laissées à ces enfants ou adultes au fonctionnement du langage écrit certes plus difficile, mais dont les ressources d’intelligence normale et de richesse personnelle valent ces de nous tous, et sont d’utilité sociale…

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